L'agriculture bio à l'épreuve du marché mondial

Vendredi 02 mars 2012

Est-elle victime de son succès auprès des consommateurs européens et américains ? Accords, pépins médiatiques, émaillent la forte demande dans les pays développés.

Repli en Asie

La progression de l'agriculture biologique dans le monde ne faiblit pas. En particulier, note Élisabeth Mercier, présidente de l'agence bio, en France, elle se poursuit en Europe et Amérique du Nord, sous la pression d'une demande de plus en plus forte des consommateurs.

Elle régresse en Inde et en Chine, pour deux raisons différentes. En Inde, les petits producteurs fermiers souffrent de la difficulté d'accès difficile aux semences, de la coexistence avec les cultures OGM, et d'un moindre soutien des pouvoirs publics. En Chine, face à une demande de plus en plus importante et plus exigeante de
la population, la révision des statistiques publiques conduit à une vision plus réaliste-et en retrait-des surfaces cultivées. « Signe que l'agriculture biologique est en phase de transition positive dans ce pays », insiste Élisabeth Mercier.

L'Allemagne sous influencedes importations

Avec 9,3 millions d'ha cultivés en Europe et 220 000 producteurs, le bio poursuit en Europe, sa marche en avant. En Allemagne, Félix Prinz zu Löwentstein, président du Bölw (interprofession bio allemande), explique que la demande en produit s'accroît plus vite que l'offre.

« Il manque aujourd'hui 10 000 producteurs dans notre pays pour répondre à la demande », explique-t-il à Paris. Mercredi soir, il a été obligé de différer son départ pour Paris, pour participer à une émission de télévision : en débat, la découverte de gènes résistants aux antibiotiques, dans des échantillons de viande porcine labellisée
bio. Une découverte qui s'expliquerait par la proximité avec des élevages industriels. « Les risques s'accroissent : la mise sur le marché de céréales roumaines vendues par l'Italie comme des céréales biologiques, et qui ne l'étaient pas a fait récemment beaucoup de bruit ».

Un accord USA Europe

Jean-François Hulot, chef de l'unité agriculture bio à la commission européenne, annonce un accord d'équivalence commerciale de l'Union européenne avec les États-Unis. Il entrera en vigueur le 1er juin prochain. Les États-Unis vont supprimer l'autorisation de l'emploi de nitrates du Chili dans le mode de production organique. Ils vont
procéder à des analyses plus poussées sur les contaminations par les OGM, et proposent une certification additionnelle sur l'emploi d'antibiotiques dans la production fruitière.

L'Europe s'attachera à coordonner et amplifier les contrôles, établira une liste de produits vétérinaires autorisés, établira une certification additionnelle pour l'emploi d'antibiotique dans le soin aux animaux.

La dénomination vin biologique adoptée

Confrontée à une demande croissante des consommateurs en Europe et en Amérique du Nord, et au terme de longues tractations, l'Europe a enfin établi un cahier des charges commun, pour la vinification. À la vendange 2012, et jusqu'à épuisement des stocks la dénomination « issu de raisins biologiques » n'aura plus cours. « Le vin
biologique » le sera jusque dans la bouteille.

François LEMARCHAND

Voir: http://www.ouest-france.fr/actu/AgricultureDet_-L-agriculture-bio-a-l-epreuve-du-marche-mondial-_3640-2050567_actu.htm  

Patrick Barbieri
PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise

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