Montpellier SupAgro: la recherche échange avec les professionnels du vin
Ce 5 avril 2012, les vignes du conservatoire de la Gaillarde déployaient leurs premières feuilles. Se calquant sur le réveil de ses vignes, l’école Montpellier SupAgro organisait sa Journée de veille Scientifique dédiée à la Vigne et au Vin. A l’occasion de sa cinquième édition, cette journée réunissait 250 personnes (contre 180 en 2011, pour en savoir plus cliquer ici) et des chercheurs issus des 12 Unités Mixtes de Recherche gravitant autour de l’Institut des Hautes Etudes de la vigne et du vin (IHEV).
Pour Jean-Michel Boursiquot, professeur d’ampélographie et directeur adjoint de l’IHEV, « l’objectif de cette journée est d'accélérer les transfert entre la recherche et les professionnels. Il est frustrant, pour les chercheurs que nous sommes, de constater les difficultés qu’ont les français à s’approprier nos résultats, alors que les vignerons du Nouveau Monde Viticole sont bien plus prompts à le faire. Parmi les lignes directrices, il y a un net consensus concernant le besoin d’élargir la définition de l’agrosystème viticole. En plus du cep on y inclue ce qui l’entoure : l’environnement, la population... dans une approche systémique et transversale. »
Durant la quinzaine de présentations qui ont eu lieu durant la journée, deux thèmes revenaient principalement :
- l’intensification écologique : la diminution de l’impact environnemental tout en maintenant la production du vignoble ;
- le changement climatique : « qui n’est plus un phénomène sur lequel on peut revenir, sauf pour le minimiser, mais une réalité qui demande un véritable travail d’adaptation et d’anticipation » comme le précisait l’économiste Jean-Marc Touzard en présentant son projet LACCAVE.
Tout juste débuté (les premiers résultats sont attendus pour 2014), ce programme de recherche se penche sur « les impacts à long terme du changement climatique et les adaptations de la filière viti-vinicole française ».
Au-delà de la diversité des thèmes abordés (la pulvérisation avec Carole Sinfort, la Viticulture de Précision avec Bruno Tisseyre, l’écophysiologie de l’eau avec Alain Carbonneau...), cette journée prenait parfois l’aspect d’une formation continue qui se destinerait plus aux chercheurs qu’à des professionnels en quête d’applications. Ce à quoi Hervé Hannin, directeur de l’IHEV, rétorque : « on a les défauts de ses qualités. La journée scientifique n’a pas vocation à fournir des recettes toutes faites. Son objectif est de faire part des avancées de la recherche à tous les acteurs de la filière. Le ton adopté est délibérément dépourvu de jargon. Et ça marche ! Sur les 250 personnes présentes à cette édition, nombreux étaient vignerons, fournisseurs, consultants... La pertinence de leurs questions témoignent d’un réel intérêt. Afin de pérenniser notre relation avec ses professionnels, nous posons actuellement les bases d’un think tank viti-vinicole, se situant dans le cadre général de la Fondation SupAgro. »
Patrick Barbieri
PB VEILLE CONSULTING
L'information au service de l'entreprise